Leçon 12.5 – BONUS – Intermédiaire

La navigation grace aux vents, aux courants et aux étoiles

 

Commençons notre explication par l’embarcation, cette dernière possède une forme et une taille plus ou moins importante en fonction de son utilité propre.

Celle qui est la plus fréquente aujourd’hui est celle utilisée pour la pêche aux abords de l’île, elle est généralement composée du corps de la pirogue tino va’a auquel est rattaché par le flanc gauche à l’aide de deux traverses ’īato, un balancier appelé ama. Pour la faire avancer, le rameur utilise une rame de son nom tahitien hoe.

Vient ensuite celle qui a fait la réputation des navigateurs polynésiens, la pirogue double va’a tau’ati ou taupiti. C’est celle qui est la plus représentative des embarcations de l’époque car c’est ce modèle qui a permis de braver le Pacifique sur toute sa largeur en emportant à son bord, famille, animaux, plants et vivres à l’exemple des fameuses Fa’afaite et Hokule’a.
Elle est composée de deux coques tino va’a reliées par une plateforme de liaison appelée tahua, celle-ci était préférée au modèle précédent car plus solide et plus stable. Le moyen de propulsion ici est différent, de par sa taille importante, la rame n’était pas forcément le moyen utilisé pour avancer, ainsi on retrouve sur son centre, la voile ’ie, rattachée à la plateforme par le mât, de son nom tahitien tira.

Voyons tout de suite la navigation grâce aux vents. Comme indiqué dans le chapitre correspondant, chaque région sur le globe, est balayée par un vent dominant. En Polynésie, c’est la même histoire, les vents dominants viennent du secteur Est avec le vent d’Est et les Alizés.

Ainsi en prenant en compte ce facteur, voici quelques exemples pour t’aider à la compréhension :

1 - Lorsque nous nous dirigeons vers le Nord, le vent dominant vient de la droite.

2 - Donc lorsque nous partons vers le Sud, le vent dominant vient de la gauche.

3 - Lorsque nous naviguons vers l’Est, le vent dominant vient de face.

4 - Ainsi, lorsque nous allons vers l’Ouest, le vent dominant vient de l’arrière.

Passons à présent aux courants marins et leur utilité pour la navigation traditionnelle. 

Au même titre que les vents, chaque région du globe est balayée par un courant marin dominant comme indiqué sur la carte ci-dessous. 

En Polynésie, le courant marin dominant vient légèrement de l'Est-nord-est en longeant l’équateur pour redescendre vers la Nouvelle-Zélande et l’Australie.

Avec ce facteur, voici quelques exemples pour faciliter ta compréhension :

  • Lorsque nous nous dirigeons vers le Nord, le courant dominant vient de la droite.

  • Donc lorsque nous allons vers le Sud, le courant dominant vient de la gauche.

  • Lorsque nous naviguons vers l’Est, le courant dominant vient de face.

  • Ainsi, lorsque nous allons vers l’Ouest, le courant dominant vient de l’arrière.

En Polynésie, nous avons la chance d’être en Zone intertropicale car la route du soleil dans le ciel sera presque similaire tout au long de l’année. 

Nous savons que le soleil se lève à l’Est et se couche à l’Ouest, on va donc positionner le lever du soleil à sa droite et le coucher du soleil à gauche pour avoir le Nord face à nous et donc le sud derrière nous. Cependant, attention car cette technique est très approximative, l’axe que le soleil prend, varie un peu tout au long de l’année donc la position de l’Ouest ou de l’Est ne sera pas toujours juste selon l’estimation.

Les voyageurs polynésiens tiennent leur réputation de la navigation grâce aux étoiles, ces derniers ont réussi à utiliser le ciel comme une carte après des années d’observation. Ils ont par ailleurs remarqué que lorsque la constellation des Pléiades pointait le bout de son nez, c’était le début de la saison d’abondance.

Pour se repérer grâce aux étoiles, les navigateurs devaient connaître les différentes constellations et leur nom. 

Ainsi, lorsque l’on cherche l’étoile zénithale de Hawaii c’est-à-dire celle qui est juste au-dessus, on trouvera Hokule’a (Arcturus).

Celle de Tahiti est quant-à-elle Ta’urua faupapa (Sirius).

1 - De Tahiti, on pourra voir Hokule’a à mi-hauteur dans le ciel quand Ta’urua faupapa sera juste au-dessus de nous.

 

2 - Au fur et à mesure que l’on se déplacera vers Hawaii, Hokule’a s’élèvera dans le ciel tandis que Ta’urua faupapa, elle, descendra.

 

3 - Enfin lorsque l’on sera arrivé aux abords des îles Hawaii, Hokule’a sera au zénith tandis que Ta’urua faupapa sera à mi-hauteur dans le ciel.

 

En outre, le fait de connaître la direction du vent, du courant ou du soleil permet d’évaluer approximativement la direction que l’on prend car ces derniers deviennent des repères lors des journées calmes et sans pluie. Les étoiles entraient en jeu quant-à-elles le soir venu pour nous servir de carte céleste.

Pourtant ces techniques n’étant pas assez précises seules, elles étaient utilisées ensemble pour garantir une plus grande probabilité lors de ces fameux voyages.

En ce temps-là, comment faisaient-ils lorsque c’était la tempête et qu’aucun élément n’était utilisable ?

Pas d'inquiétude, le polynésien avait la solution. Il est bien connu, tout est bon dans le cochon mais pour le polynésien, son importance est plus grande encore que son utilité nourricière car il était utilisé comme boussole lors des jours gris et pluvieux. 

Étant doté d’un excellent sens de l’orientation, le cochon possède une faculté très spéciale qui lui permet de trouver instinctivement le rivage ou l’île la plus proche de sa position pour se mettre à l’abri ainsi, au lieu de se perdre, les navigateurs utilisaient ce moyen pour trouver la terre ferme la plus proche et attendre que le mauvais temps passe.

Ha'amana'ora'a - Rappel

 

’Ei va’a tau’ati nō te fe’ai i te pūai o te tai.

Seule une pirogue double peut affronter la force de la mer.

 

E tāpiri i nā tino va’a e piti, e tāmau i te pa’epa’e ’e ha’amau i te tū’ati.

Réunissez les 2 corps de pirogues, installez la plateforme et fixez le tout.

 

E paina vau i tō tātou va’a : ’a huti i te hiohio, ’a tīto’o i te titi.

Je vais diriger notre pirogue: Hissez la voile et bordez-la.

 

E mea pūai teie mea te mata’i inapō, ’ua topatopa roa te tahi mau tumu rā’au. 

Le vent était fort hier soir, certains arbres sont même tombés.

 

E tere terā mata’i rorofa’i nā Vaihī mā ’e i Pōrīnetia.

Ce cyclone passera par les îles Hawaii et en Polynésie.

 

E ua i teie po’ipo’i nō te mea e to’erau te mata’i.

Ce matin il pleut car le vent est de secteur nord.

 

Tē fa’aro’o nei ’outou i teie tōhinu ? Te vavā noa o te mata’i tei fa’aro’ohia ’e ’aita atu ai.

Entendez-vous ce calme ? Seul le bruit du vent se fait entendre et il n’y a rien de mieux.

 

’Ua tupu te tahi miti fa’a’ī i te fenua ’Īnitōnētia i te matahiti 2004.

Un tsunami s’est produit en indonésie en 2004.

 

’Ia haere i tua e tautai, e fa’aū-pinepine-hia te autai.

Lorsque l’on part pêcher au large on rencontre souvent le fort courant provoqué par la forte mer.

 

E mea faufa’a te ’ōpape o te ’ō’o’a nō Mēhito, nāna e fa’atano i te ’ahuāra’i nō ’Europa.

Le Gulf Stream est important car il régule le climat européen.

 

E mea pūautau te ’ōpape i rōpū i te ava nō ’Onoiau i Maupiti.

Le courant est violent au milieu de la passe Onoiau à Maupiti

 

’A haere ana’e e pūtō, e mea ’arumahora te vāve’a i teie mahana ’e e mea rahi te manu i te ātea.

Allons à la pêche à la ligne, la houle est longue aujourd’hui et il y a beaucoup d’oiseaux au loin.

 

I terā ra taime, ’ua mo’e mātou i ni’a i te Moana uriuri rahi.

À ce moment-là, nous étions perdus sur le grand océan sombre et profond.

 

E arata’i noa te mau feti’a i te mau horomoana nō Patitifa.

Les étoiles guident encore les navigateurs du Pacifique.

 

E ti’a mai ’o Matari’i i te 20 nō novema fa’aarara’a i te tau ’auhune.

Les pléiades apparaissent le 20 novembre pour annoncer la période d’abondance

 

’Ia tae i tōna taime, e ha’apohe te feti’a, ’ua hope ïa tau.

Arrivée à son heure, l’étoile se meurt, elle a terminé son parcours.

 

I te pō pōiri e ’ore roa te feti’a e ’itehia e te mata ta’ata.

Par nuit noire, les étoiles ne sont pas visibles.

 

’Ia maruao, e ha’amo’emo’e te mau feti’a o te pō.

A l’aube, les étoiles disparaissent peu à peu.

 

Tei roto te mau feti’a i te Aoroa, te nohora’a o te atua Tāne.

Les étoiles habillent le firmament du ciel, résidence du dieu Tāne.