Alphabet et prononciation
Contrairement à la langue française qui en comptabilise 26, il existe seulement 14 lettres en langue tahitienne dont 5 voyelles et 9 consonnes.
Les voyelles sont appelée “vauera”, c’est un mot transparent au mot anglais “vowel”,
Les consonnes, elles, sont appelées “piri vauera” ce qui signifie littéralement “collé à la voyelle’’, car dans la grammaire tahitienne, une consonne se place uniquement avant ou après une voyelle, vous ne verrez jamais 2 consonnes se suivre. De plus, toute syllabe est ouverte, c’est-à-dire qu’elle se termine toujours par une voyelle.
Les voyelles “vauera” sont : a, e, i, o, u et sont prononcées sans accentuation.
Les consonnes, “piri vauera” sont f, h, m, n, p, r, t, v et le “ ’eta ” ( ’ ) qui est considéré comme une lettre à part entière en tahitien.
Elles sont prononcées : f(a), h(e), m(o), n(u), p(i), r(o), t(i), v(i) et le “ ‘eta ” (ገ) car elles n’ont pas de son propre par elles-même et ne se prononcent qu'en s'appuyant sur une voyelle.
Cependant ne vous inquiétez pas, si vous avez un ami qui s’appelle Xavier, cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas écrire son prénom en tahitien. La langue s’adapte et intègre au besoin les lettres dans la langue d’origine de certains mots.
Exemples :
X : Xavier
B : Benoit
W : William
On revoit donc ensemble ces 14 lettres : a, e, i, o, u, f, h, m, n, p, r, t, v et le ’ (’eta).
VARIATIONS
À ces lettres, il faut rajouter 3 variations qui vont s’appliquer uniquement aux voyelles.
Ces variations sont des signes diacritiques, elles sont marquées par un symbole :
Le tārava signale un allongement des voyelles (ā, ē, ī, ō, ū), comme dans les mots suivants :
Exemples :
ātea
fānau
tōmāti
Le “ ’eta ” signale une glottale. Dans certains cas, ce signe se substitue au K présent dans dans d’autres langues polynésiennes (’a, ’e, ’i, ’o, ’u).
Exemple :
’Ia ora en tahitien, se dit Kia ora aux Tuamotu.
D’autre part, selon les règles de grammaire, le “ ’eta” se positionne toujours avant une voyelle.
Ce signe accentue de manière brutale la voyelle qui suit, ainsi on donne un coup de glotte sur la lettre qui suit la glottale comme dans les mots suivants.
Exemples :
’ata,
ta’ata
te’a
Enfin, la dernière variation est le “ ’eta tārava ”. C’est l’addition des deux accents dits en même temps. On commence par la glottale appelée “ ’eta ”, puis on allonge la prononciation de la voyelle grâce au macron appelé “ tārava ” (’ā, ’ē, ’ī, ’ō, ’ū).
Exemples :
’āfa
’ēperēra
’ōpani
CONSEILS
Attention à bien marquer les accents, c’est un procédé primordial dans la langue tahitienne. Les signes de variation sont des symboles très importants qui viennent modifier la prononciation et le sens d’un mot.
Exemples :
’Āua signifie jardin alors que ’āu’a veut dire bol.
Pua signifie fleur, alors que pu’a veut dire savon.
Hō’ē veut dire le chiffre 1, alors hoe se traduit par ramer.
À TOI DE JOUER
Voici deux phrases que tu peux t’entraîner à lire / dire pour exercer ta prononciation.
E tope ’o Tama i te tumu vī i te mātini tāpū rā’au.
Tama élaguera le manguier à la tronçonneuse.
’A fa’aineine i teie fare nō te fāri’i i te mau tamari’i ha’api’i.
Préparez cette maison pour accueillir les élèves.
POUR TERMINER
Pour terminer, il est important que tu saches que deux systèmes d’écriture de la langue tahitienne sont utilisés plus fréquemment.
L’écriture officielle, celle de l’Académie tahitienne ou Fare vāna’a et celle de l’Eglise protestante mā’ohi, initialement pensée par Turo a Raapoto, linguiste, professeur et fervent défenseur du reo tahiti.
L’écriture que nous utilisons est celle du Fare vāna’a.
’A fa’aitoito, bon courage !
Pārahi ’e ’ia ora na.